Le Petit Mapou

Nous avons effectué une randonnée au Petit Mapou au départ de la Fenêtre des Makes. Il s’agit d’une boucle passant par le Camp 2000. Nous recherchions une courte randonnée, agréable en restant sportive, qui pourrait nous occuper sur la matinée. Le Petit Mapou a rempli nos critères et nous a conquis !

Le point de départ de cette randonnée est certainement le plus beau point de vue.
Au fil de l’avancée, les panoramas restent sensiblement les mêmes, à cela près que la hauteur change.

En partant de la Fenêtre, on rejoint en 2 kilomètres, soit environ 40 minutes, le sommet du Petit Mapou. Ce début de randonnée n’est que de la montée, commençant dans une forêt de cryptomérias sur un chemin forestier. Après avoir traversé une zone dévastée par un ancien cyclone, il faut suivre la piste à droite, qui monte de manière régulière dans une forêt, jusqu’au point de vue du Petit Mapou.

On continue ensuite en alternant plat et montée, à flanc de falaise puis dans la forêt domaniale des Makes.

Sur la partie à flanc de falaise, les points de vue sont magnifiques lorsque le ciel est dégagé

Enfin, on atteint le Camp 2000. Depuis celui-ci, il faut marcher environ 1,8km avant de tourner à gauche et rejoindre le sentier du retour, qui repasse par le Petit Mapou et redescend à la Fenêtre des Makes. Le chemin est vraiment agréable.

La randonnée fait 10km pour un dénivelé positif de 718m. Il faut s’attendre à monter de manière régulière sur plus de la moitié de la promenade.
Il est important de la commencer tôt, si l’on veut avoir une vue dégagée sur Cilaos ! A notre arrivée à 8h30, il y avait déjà quelques nuages, mais la vue était splendide. A notre retour peu avant midi, de gros nuages obstruaient déjà le paysage.

Le Dimitile

Parmi les randonnées incontournables que nous voulions effectuer à la Réunion, le Dimitile figurait en tête de liste. Il est en effet très connu pour avoir abrité des esclaves, venus se cacher dans ses sommets, au début des années 1800. Le « Camp Marron » (marronnage étant le nom donné à la fuite d’un esclave hors de la propriété de son maitre, et le nom « marron » se rapportant au fugitif lui-même) a été érigé au sommet du Dimitile, à quelques centaines de mètres de la table d’orientation, en commémoration de cette époque.

Plusieurs chemins mènent au Dimitile. Nous avons choisi d’emprunter l’itinéraire dit intermédiaire (pas le plus facile, ni le plus difficile-, le sentier Zèbre. Il est possible, lorsqu’on prend cet itinéraire, d’utiliser une alternative pour la redescente et de bifurquer sur le sentier Jument, qui permet alors d’effectuer une boucle mais rajoute 2km. Notre idée première était de faire l’aller-retour sur le sentier zèbre…

Les différents guides que nous avons consulté pour cette randonnée n’étaient pas d’accord sur le kilométrage et la durée. L’un proposait 7,5km et 3h pour la montée, avec une randonnée totale de 16km, tandis que l’autre donnait 19km et 7h de marche. Bon…. Nous sommes donc partis sans idée très tranchée sur la question. Nous avons commencé notre ascension du Dimitile à 7h le matin, afin de pouvoir arriver en haut avant que ce ne soit couvert par les nuages, comme c’est souvent le cas à La Réunion dans les sommets à partir du milieu de matinée. La montée étant difficile, nous méritions VRAIMENT d’avoir une vue une fois en haut !

Le départ de randonnée, quel que soit le sentier que vous choisissez, se situe à Entre-Deux, un village créole typique qui se situe en avant des remparts du cirque de Cilaos. Une fois entré dans le village, il suffit simplement de suivre les panneaux indiquant « Le Dimitile » puis « Par le sentier Zèbre » afin de trouver le départ de randonnée. La première portion de randonnée emprunte une route bétonnée du village, mais pour très peu de temps. La montée ? Elle commence DIRECT !

Je ne vais pas passer par 4 chemins : pendant 3h à 4h, suivant votre rythme, il faut monter, monter, et toujours monter. Le chemin par le sentier Zèbre est difficile. Il est étroit, parfois sur des crêtes, parfois à flanc de falaise, humide, et très glissant. Sur certaines portions, des marches en bois ont été aménagées afin d’éviter de trop glisser. Il faut parfois traverser une épaisse végétation, mais remercions là, car elle vient aussi amortir les chutes, s’il y a, et pourrait éviter de tomber à pic…

Nous n’avons pas pris de réel plaisir durant cette ascension, que nous avions hâte de terminer. Seule la toute première partie, après 1km, donne une vue incroyable sur les montagnes à notre gauche, et la ville d’Entre-Deux, derrière-nous.

Sur la suite du sentier, un ou deux belvédères sont aménagés mais, à notre passage en tout début de matinée, le brouillard nous avait déjà envahi, gâchant quelque peu le plaisir.

Parlons-en de ce brouillard ! Montant depuis plus de 2h30 et ne trouvant plus de point de vue dégagé, nous commencions à désespérer de trouver une belle vue au sommet… Cela ne nous a pas forcément aidé psychologiquement dans cette rude montée mais… Nous y sommes finalement parvenus ! En arrivant au sommet de la montagne, que vous reconnaitrez aisément car l’on s’arrête enfin de monter, plusieurs chemins se croisent. En venant du sentier Zèbre, il faut emprunter, sur la gauche, le chemin Bayonne qui, en une cinquantaine de marches, nous amène au sommet du Dimitile (reconnaissable par l’antenne), avec sa table d’orientation. Après 3h30 de montée non-stop et 9,5 kilomètres (on est loin des indications données dans les guides n’est-ce pas !), nous en avons enfin vu le bout. Il était alors 10h30, et les nuages commençaient tout juste à cacher les sommets. Fort heureusement, nous avons pu avoir une vue encore dégagée sur le cirque de Cilaos, belle récompense !

Nous avions pris la décision, lors de la dernière partie de la montée, de ne pas redescendre par le Sentier Zèbre. Nous avons en effet estimé que certaines portions, en descente, seraient extrêmement dangereuses car le chemin était alors très glissant et boueux. Aventureux mais pas bêtes… Nous avions relevé sur Google Maps qu’une route menait au sommet, jusqu’au Camp Marron, et espérions secrètement qu’un bus irait jusque-là…mais… noooon ! Trop facile ! En fait, il ne s’agit pas d’une véritable route mais d’un chemin plus large, en terre, boueux et salissant, ou les pick-up, les motos et les quad peuvent passer (nous en avons croisé plusieurs groupes qui prenaient du bon temps dans la boue).

Après une pause sur l’une des tables de pique-nique du Camp Marron (alors sous les nuages et sous la pluie), nous avons pris la décision de suivre cette route, redescendant vers Entre-Deux. Un petit coup de GPS nous a indiqué qu’il nous faudrait alors compter 16km pour rejoindre le village… Dur… Notre aller-retour ne devant à la base faire que 16km si l’on se fiait au guide, se transformait finalement en une boucle de 26km… Pas le choix, quand faut y aller, faut y aller.

Un petit snack aménagé au Camp Marron

Nous avons pris notre mal en patience (et nos pieds également) et avons commencé à redescendre cette portion. Très vite, nous avons remarqué que le sentier Bœuf-La Chapelle, le plus facile pour se rendre au Dimitile puisqu’il part d’un parking 4km plus bas que le sommet, nous permettait de prendre des raccourcis. Nous l’avons emprunté au départ, jusqu’à nous rendre compte qu’il s’agissait également d’une véritable patinoire, bien que, contrairement au sentier Zèbre, les chutes étaient moins risquées car pas de précipice direct de chaque côté du chemin.
Nous avons préféré retourner sur la large route boueuse, quitte à faire quelques kilomètres de plus. En un peu plus de 6km, nous avons rejoint le parking du Dimitile.

Physiquement, la redescente était très pénible. Peu après le parking, et après plus de 20 kilomètres de marche, la lâcheté nous a rattrapé… Oui, j’avoue… Nous avons fait du stop !!!! La redescente sur cette route bétonnée était très longue et sans intérêt, nous avons préféré abréger nos souffrance. Un groupe de randonneur qui redescendait du parking du Dimitile en voiture a eu la gentillesse de nous prendre pour nous déposer au village d’Entre-Deux, où nous avions garé notre voiture. Ils nous ont quand même épargné 6km de marche de plus…

Finalement, cette randonnée, bien que difficile, vaut clairement la peine. Le sommet donne une vue incroyable. Toutefois, nous conseillerions d’éviter de la faire par temps humide ou pluvieux, les chemins sont vite glissants et dangereux.

Le Piton des Neiges


Ahhhh ce fameux sommet qui nous faisait de l’oeil depuis notre arrivée à La Réunion ! Et pour cause ! Le Piton des Neiges est le point culminant de l’île la Réunion, avec ses 3070,50 mètres d’altitude. Autant vous dire que nous avions hâte de pouvoir le grimper.

Le Piton des Neiges est en fait un édifice volcanique, qui constitue les 3/5ème de l’île de La Réunion. Plus précisément, c’est lui qui, il y a 3 millions d’années, aurait donné naissance à l’île. Il n’est plus en activité depuis 12 000 ans et aurait perdu 1000 mètres lors de l’effondrement de son cratère, entrainant ainsi la formation des cirques alentour (Cilaos au sud, Mafate au nord ouest, et Salazie au nord-est), constituant aujourd’hui le coeur et la renommée de La Réunion.

La montée au Piton des Neiges est certainement l’une des randonnées les plus célèbres et les plus fréquentées de l’île de La Réunion. Néanmoins, avec ses quelques 1700m de dénivelé positif sur 8km, il faut tout de même y être préparé. Pour des marcheurs habitués, cette randonnée n’a pour autant rien d’un exploit : elle est très accessible, le sommet s’atteint en 3h30 à 4h pour des bons marcheurs, permettant ainsi de l’effectuer sans problèmes en une journée si l’on part assez tôt.
Partir du lieu-dit Le Bloc, situé à 1380m d’altitude, juste au-dessus de Cilaos, est le chemin le plus rapide, mais aussi le plus raide et éprouvant, pour y arriver.

Le Piton des Neiges est connu pour ses magnifiques levers de soleil, c’est pour cela que les randonneurs s’organisent en général pour arriver au sommet entre 4h30 et 5h du matin pour ne pas manquer le spectacle. La plupart du temps, les touristes et marcheurs occasionnels choisissent d’effectuer l’ascension en deux temps, avec un arrêt pour la nuit au Gîte de la Caverne Dufour, qui se situe à 5km du départ de randonnée et à 3km du sommet. L’ascension est en effet déjà très sérieuse dans les premiers lacets et jusqu’à l’arrivée au Gîte. Il faut donc garder des forces pour la suite si l’on ne prévoit pas d’y passer la nuit !

Si vous avez déjà lu nos précédentes aventures, vous commencez à nous connaître… C’est donc sans étonnement aucun que vous apprendrez que NON, nous n’avons pas dormi au gîte, mais OUI nous avons bel et bien décidé de camper au sommet, pour ne rien rater du spectacle. Bon, il faut dire aussi que nous, le bivouac, on adore ça. Planter notre tente en pleine nature, entourés de beaux paysages, faire cuire nos repas avec notre petit réchaud et boire nos cafés fumant en observant l’horizon… C’est ça pour nous le paradis. Le bivouac au sommet du Piton des Neiges était donc une évidence.


Notre bivouac, au petit matin, au sommet du Piton des Neiges

Avec la chaleur de plus en plus forte en ce mois de novembre sur l’île, mais aussi à cause de nos emplois du temps respectifs, ce n’est qu’à 19h que nous avons débuté notre randonnée. Depuis Saint-Denis, nous avons mis 2h en voiture pour rejoindre Le Bloc, le départ de la randonnée. C’est ici que nous nous sommes garés, au pied de la forêt d’où commence l’ascension. A notre arrivée, de nombreuses voitures étaient déjà stationnées, nous laissant imaginer le monde au gîte et/ou en bivouac au sommet. Pour autant, tout au long de notre ascension, nous n’avons croisé PERSONNE.

La nuit venait de tomber, nous nous sommes chacun équipés d’une lampe frontale, avons mis sur nos épaules nos sacs de trek (avec tente et matériel de camping dans celui de Thibault, vêtements et nourriture dans le mien) et nous nous sommes mis en route. Pas de surprise, la montée débute ILLICO ! La première partie de l’ascension, soit les 5km jusqu’au gîte, nous fait rencontrer tous les types de sentiers que l’on peut trouver à La Réunion : terre, marches en pierres (hautes, très hautes, moins hautes…), marches en bois, échelles métalliques… Qu’on se le dise, il n’y a pas de partie plate, seulement 2 ou 3 faux plats donnant l’espoir de pouvoir se reposer, mais ne durant, en fait, que l’espace de 30 petites secondes…
Nous avons fait la randonnée de nuit, mais les points de vue sur le cirque de Cilaos entre Le Bloc et le Gîte de la Caverne Dufour sont très rares, nous n’avons donc rien raté au niveau de la vue. A 2,5 km du départ, nous nous sommes autorisés un arrêt près d’un abri où coulait une source rafraichissante. Bon à savoir, le tuyau permet ici de remplir les gourdes d’eau si vous êtes déjà à sec !
Nous n’avons pas regretté d’être partis une fois la nuit tombée car il faisait encore très très chaud lors du début de notre ascension, nous étions trempés !
Après 2h25 de montée sur tous types de marches, nous sommes arrivés devant le gîte, seul source de lumière dans la nuit qui nous entourait. La photo ci-dessous a été prise le lendemain matin et vous montre le point de vue que l’on a sur le gîte lorsque l’on rejoint le sommet.

Le gîte de la Caverne Dufour. A gauche, la montée vers le sommet du Piton des Neiges…

Pas une seule âme qui vive à l’horizon, ni un seul bruit à l’intérieur du gîte alors qu’il n’était que 21h30… les marcheurs avaient dû se coucher tôt en prévision du lever très matinal pour aller admirer le lever du soleil au sommet. Nous avons cherché, silencieusement, à remplir nos gourdes d’eau… Pas de chance, pas d’eau potable dans le gîte ! Nous avons tout de même bu une gourde que nous avions apportée et l’avons remplie d’eau non potable, que nous ferions bouillir par la suite pour préparer notre repas.

Ce serait mentir de dire que les 3 derniers kilomètres étaient les plus faciles… Cette portion, la deuxième partie du trajet, est bien différente. Plus vraiment des marches mais plutôt des blocs sur lesquels il faut sauter en suivant les traces blanches, puis des petits gravillons et de la terre. La montée est régulière et emmène, depuis le gîte, en une heure environ au sommet. La flore se fait de plus en plus rare. Les photos qui suivent ont été prises le lendemain matin, dans la redescente :

C’est ici que nous avons mis le plus de temps. La nuit, la fraicheur arrivant (et des bourrasques de vent avec), les jambes fatiguées, la faim qui nous tiraillaient… Ok, je dis « nous » mais c’était certainement moi la plus faible. Sur la fin, Thibault a même décidé de porter mon sac, en plus du sien, tellement j’avais ralenti. C’est donc très lentement que nous avons vu défiler le chemin jusqu’au sommet. Mentalement et physiquement, cette portion était difficile. La nuit jouant des tours, nous n’avions pas de repères et ne savions pas vraiment quelle ligne de mire viser. Thibault m’annonçait « 400m restant », puis « 200 » puis « 140 », mais impossible d’en voir la fin !!! Les 140 derniers mètres ont été les plus longs, il fallait se faire violence pour mettre un pied après l’autre et il était toujours impossible de repérer le sommet et les emplacements prévus pour les tentes.

C’est sans forces que nous avons enfin atteint, vers 23h, le sommet du Piton des Neiges. Le vent soufflait très fort et, trempés de sueur après notre ascension, nous n’avons pas tardé à trembler de froid. La température au sommet du Piton des Neiges est d’environ 4 degrés la nuit en été (de novembre à février), avec un ressenti certainement plus frais dû au vent. Dans les mois les plus froids, il peut faire jusqu’à -1 au sommet. Il est important de prévoir des vêtements secs (et chauds) pour se changer une fois arrivé là-haut.

D’emblée, un groupe de campeurs déjà installé et encore debout nous a désigné un emplacement encore disponible, juste à côté du leur. Au sommet du Piton des Neiges, un petit dizaine d’emplacements pour les tentes sont prévus, entourés de cairns (des espèces de murs en pierres), pour protéger du vent. Une chance d’en avoir eu un encore disponible en arrivant aussi tard !

C’est silencieusement pour ne pas réveiller les quelques autres courageux dormant au sommet, et efficacement, que nous avons installé notre campement. A minuit, nous étions au chaud, dans nos duvets, en train de déguster nos sachets de pâtes lyophilisées. Attention je vous préviens, la photo est collector !

Nous, plein de sex-appeal, dans notre tente

Pour ne pas avoir froid, nous avions chacun enfilé plusieurs couches de vêtements : un collant et un jogging par dessus en bas, un T-shirt à manches, un haut technique à manches, et encore une polaire par dessus en haut. Nous n’avons pas eu froid mais la nuit fut tout de même très courte. Les bourrasques de vent était très importantes et faisaient beaucoup de bruit. Alors que j’ai pu dormir environ 1h30, Thibault n’a dormi que quelques minutes par-ci par-là. Vers 4h30 du matin, nous avons été réveillés par les premiers marcheurs venant du gîte. Nous nous sommes levés rapidement pour replier la tente, ranger les affaires, et pouvoir aller prendre notre petit-déjeuner face au soleil levant. Et il était vraiment temps ! Même si le lever du soleil n’était indiqué à la météo qu’à 5h38, le ciel était déjà coloré de rose, de jaune et de orange sur les coups de 5h du matin. Il ne faut donc pas arriver plus tard au sommet.

Face à ce spectacle, nous avons trouvé un coin « tranquille » pour faire bouillir notre eau pour le thé, et manger nos flocons d’avoine dans ce paysage unique en admirant le lever du soleil derrière les quelques nuages.

Pour le petit-dej, y a pas mieux !

Je précise en ironisant un coin « tranquille » car, on ne va pas se mentir, c’est une industrie ! Alors que nous étions moins d’une dizaine à dormir au sommet, au lever du soleil, à 5h du matin, il y avait une bonne soixantaine de personnes. Autant vous dire qu’il faut vous préparer à entendre fuser les « C’est le Grand-Bénare en face » « C’est Mafate à gauche » « Oh on voit Cilaos en bas »… Bref, les commentaires des autres, venant toujours briser la tranquillité de l’instant. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que Thibault les adore, les autres…

Cependant, effectivement, la vue sur le Grand Bénare en face, et Cilaos à nos pieds, est époustouflante. On prend ici toute la mesure de ce relief unique qui constitue l’île de La Réunion, avec ses piques acérés, ses crêtes, ses pentes raides, tantôt verdoyantes, tantôt rouge volcanique, ce vide, cette immensité. Le paysage est magnifique.

Cassons la légende tout de suite : nous avions lu « vous ne tiendrez pas 10 minutes sans gants, sans bonnets, sans couverture de survie au sommet »… Bon, ce ne serait pas un peu exagéré tout ça ?! D’accord, nous venons du Canada mais quand même ! Au petit matin nous n’avons pas eu froid, au sommet, avec seulement nos coupes vent et nos hauts à manches longues. Pas de bonnets et pas de gants. Peut-être sont-ils plus nécessaires dans les mois les plus froids, hors période estivale.


Après avoir observé le lever du soleil, puis les paysages à 360 degrés, nous avons amorcé la redescente vers 6h15. La météo était agréable.

En 1h, nous avons atteint le gîte. Les deux heures suivantes nous avons sauté de marches en marches pour rejoindre le parking. Pour le coup, la difficulté dans la redescente est inverse à celle de la montée ! C’est la deuxième partie qui est la plus fatigante : impossible d’aller très vite puisque ce sont surtout des marches, qui changent toujours de hauteur.
Toutefois, la descente offre quelques beaux points de vue sur Cilaos. Par ailleurs, la descente nous a aussi permis de nous rendre compte de ce que nous avions grimpé la veille en pleine nuit. Tiens, nous n’avions pas idée que c’était aussi pentu par ici, ohhh et nous n’avions pas vu ces jolis arbres ici !…

Nous avons rejoins notre voiture en 3 heures. C’est heureux, mais morts de fatigue, que nous sommes ensuite rentrés à Saint-Denis.

En bref : nous avons adoré cette randonnée mythique et ce petit bivouac. Au total, nous aurons mis 4h à monter, et 3h à descendre. A faire sans aucun doute. Si nous pouvons émettre un petit hic, le lever de soleil n’est pas aussi impressionnant que ce qu’on peut entendre…

Boucle du Grand Bénare au Petit Bénare

Le Grand Bénare est l’un des sommets montagneux parmi les plus incontournables de l’île de La Réunion. Il s’agit du troisième plus haut de l’île, culminant à 2898m d’altitude. Autant vous dire que nous avions terriblement hâte de le découvrir !

En nous renseignant un peu mieux sur les possibilités qu’offrait cette randonnée, nous avons constaté que le Petit Bénare, un autre sommet de l’île, se trouvait à seulement 3,5 kilomètres du sommet du Grand Bénare. Voulant optimiser un maximum notre temps sur l’île pour découvrir le plus possible de paysages, nous avons choisi de coupler les deux. Pour faire une boucle, notre site préféré Randopitons ne proposait rien. Nous l’avons donc créée nous-mêmes (enfin par « nous » je veux dire Thibault, le préparateur en chef des randos). C’est donc Thibault qui m’a annoncé que « sa » boucle ferait 23km… Sympa. Conscients que nous ne pouvions décemment pas marcher 23km et profiter d’une belle vue dégagée en haut des deux sommets, nous avons choisi de camper, la veille, proche du départ de randonnée, afin de pouvoir commencer très tôt l’ascension. A La Réunion, et surtout en été, les nuages viennent coller à la montagne dès le milieu de la matinée, ce qui peut parfois grandement empêcher tout point de vue ! Il vaut donc mieux se lever tôt pour arriver au sommet avant les nuages. Nous ne voulions prendre aucun risque pour ce sommet très connu, qui promettait l’une des plus belles vues de l’île.

Notre fameuse boucle commence au Gîte des Tamarins, qui se situe au-dessus de la ville de Trois-Bassins. Il faut emprunter une longue route pentue et sinueuse pour s’y rendre (la voiture a d’ailleurs bien chauffé….). Pour vous donner un aperçu des routes dès que l’on commence à prendre de l’altitude sur l’île, je vous ai fait une capture d’écran de mon GPS (les traits représentent tous des routes, il n’y a qu’à voir le nombre de lacets pour imaginer la montée !) :

Sinueux n’est-ce pas ?

Juste avant le Gîte des Tamarins, on retrouve plein de petits kiosques, ces endroits où les familles réunionnaises se réunissent le week-end pour pique-niquer. Aussi, nous n’avons eu aucun mal à trouver un endroit plat, avec une table, où planter la tente. Personne à l’horizon, nous avons pu prendre notre apéro du vendredi soir en étant super tranquilles. Petit hic… En altitude, il fait quand même froid à La Réunion… Nous avons finalement passé la nuit à nous geler les fesses sous la tente, malgré nos bons sacs de couchage. C’est donc sans aucun mal et même avec plaisir que nous nous sommes levés à 5h30 le samedi matin, prêt à en découdre avec cette randonnée. Il ne faisait vraiment pas chaud, la voiture indiquant alors 1 degré…

La randonnée commence tout proche du parking se situant en face du Gite des Tamarins. La montée commence tout doucement, pas forte mais régulière, entre les acacias.

Au fur et à mesure que nous montons, les premiers rayons de soleil font leur apparition. En regardant derrière nous, on fait face à un beau panorama sur le lagon et l’océan.

Peu à peu les quelques arbres présents sur le début de la randonnée laisse place à un paysage « lunaire », avec un chemin en pente constante composé uniquement de petits cailloux, peu agréable aux pieds…



Au milieu de notre ascension vers le Grand Bénare, nous passons à La Glacière, qui est au croisement de plusieurs randonnées. Il s’agit d’un endroit classé aujourd’hui attrait touristique de la Réunion où plusieurs puits, grottes et cavernes se côtoient. Par le passé, cet endroit a en fait été le calvaire des esclaves, qui venaient ici fabriquer et piler de la glace qui était stockée dans les puits.

L’un des puits de la Glacière, où des blocs de glace étaient conservés au 19ième siècle
La Glacière

A partir de la Glacière, nous avons emprunté le chemin qui monte sur la gauche et rejoint le Grand Bénare. La pente est toujours la même, un peu plus abrupte par moment, et les cailloux sur le chemin sont présents plus que jamais. Après 5km de montée, nous arrivons sur le bord de la falaise, et, enfin, les premiers panoramas sur le cirque de Mafate se font découvrir. Nous ne regrettons pas de nous être levés tôt, la vue est à couper le souffle !

Vue dégagée sur le cirque de Mafate

A gauche, on peut voir le Maïdo, cet autre sommet que nous avons descendu il y a quelques semaines pour nous rendre au coeur du cirque de Mafate. Nous pouvons également apprécier la vue sur les îlets, ces petits hameaux habités au coeur du cirque.

Il ne m’en faut pas plus pour m’asseoir et contempler !

Ce décor impressionnant nous évoque un peu Le Grand Canyon, et les paysages chaotiques de Canyonlands National Park aux États-Unis.

Nous longeons cette falaise sur environ 2km pour remonter jusqu’au sommet du Grand Bénare.

Au fur et à mesure de notre avancée, le paysage nous offre une vue magnifique sur le Piton des Neiges, le plus haut sommet de l’île. D’ici, certains disent que ce serait le plus bel endroit pour l’observer. En plus, nous sommes chanceux, pas un nuage à l’horizon !

Le Piton des Neiges pointe le bout de son nez derrière nous

Encore quelques efforts et nous voici au sommet du Grand Bénare, nous offrant des panoramas sur le cirque de Mafate, et le cirque de Cilaos, séparés par le Piton des Neiges, plus haut sommet de l’île.

Les remparts du cirque de Mafate, avec le sommet du Maïdo
Le Piton des Neiges
Cilaos, sur la droite
Thibault observe aux jumelles ce sommet que nous grimperons prochainement…

Après une courte pause, nous voilà repartis pour rejoindre le Petit Bénare. Fini la montée ! La piste est plate voire descendante jusqu’à là-bas. Nous avons 3,5km à parcourir. Sur cette portion, nous longeons toujours la falaise, qui nous offre cette fois-ci une belle vue sur Cilaos et son cirque.

Nous rejoignons sans difficultés le Petit Bénare, près duquel nous mangeons en contemplant Cilaos, à nos pieds.

Pour effectuer la boucle et retourner au parking au Gîte des Tamarins, Google Maps nous annonce 10km restants. Il ne s’agit quasiment que de descente. En tant normal, qui ne serait pas heureux d’avoir fait le plus gros de l’effort et de n’avoir plus que de la descente pour terminer la boucle ? C’est l’exact inverse qui s’est produit pour nous, nous n’avons jamais autant détesté une descente !!! Les 10km se déroule de nouveau sur un chemin composé exclusivement de petits cailloux sur lesquels le pied n’est jamais à plat. Les pieds chauffe rapidement, et le soleil de plomb sous lequel nous sommes redescendus ne nous a pas aidé à apprécier la balade !

Le chemin sur lequel nous avons marché pendant quasiment toute la durée de la randonnée…

La boucle que nous avons effectué a rejoint la Glacière, par laquelle nous étions passés à l’aller. Nous avons par la suite repris le même chemin que pour l’aller, sur 3km, pour rejoindre le parking. Au total, nous avons effectué 22,6km, pour une durée de 8h00 et 1300m de dénivelé. Notre rythme a grandement été ralenti, surtout en descente, par l’état du chemin, qui ne nous donne pas envie d’y retourner. Fort heureusement, nous sommes plus que ravis des panoramas que nous a offert cette randonnée, certainement les plus beaux que nous ayons vus jusqu’à maintenant à La Réunion !

La boucle des bassins de la Mer et des Aigrettes

Après une randonnée sportive le samedi au Maïdo, nous avons opté pour un dimanche plus calme. C’est à Rivière du Mât, à 30 minutes en voiture de St Denis, que commence cette agréable randonnée de 7km vers le bassin La Mer et le bassin des Aigrettes (ainsi que leurs cascades). Nous avons commencé la randonnée juste après le parking de l’aire de pique-nique, proche des berges, de Rivière du Mât. La boucle permet des sorties de sentier, qui amènent aux différents bassins et cascades qui se situent sur son chemin. Il faut donc faire bien attention pour ne rien rater et sortir du sentier au bon moment. La randonnée n’est pas difficile, mais c’est une succession de montées et de descentes, toutefois assez courtes, qui permettent, même aux moins sportifs, de la réaliser.

Le début du sentier longe la rivière :

La première particularité par laquelle nous avons été frappés avec Thibault sont les énormes bambous croisés sur notre chemin. Impressionnants !

Un peu plus loin après avoir croisé les bambous, nous arrivons à un croisement. Le chemin continue sur la gauche, mais sortir à droite permet de rejoindre la cascade et le Bassin La Mer.

Le abords du bassin permettent difficilement la baignade, nous avons donc simplement décidé d’y faire une courte halte pour profiter de la vue.

Bassin et cascade La Mer

Nous avons ensuite rebroussé chemin et récupéré le sentier de la randonnée. De nouvelles volées de marches, une montée abrupte, et nous voilà sur le haut de la cascade La Mer. Une nouvelle sortie du sentier permet d’aller la contempler vue du haut :

De retour sur le sentier officiel, nous rejoignons par la suite rapidement une large piste, qui, en prenant à droite, mène jusqu’au bassin et à la Cascade des Aigrettes, qui se déverse en 3 paliers. Magnifique ! Ici, nous profitons d’une pause pique-nique et poussons même jusqu’à la baignade dans l’eau pure (et fraiche) du bassin qui nous tend les bras. Un pur moment de bonheur !

La pause baignade

En Bref : Une randonnée sympa, accessible, permettant de jolies vues et des baignades, parfaite pour un dimanche !