
Après une courte nuit, le réveil sonne à 6h30. Pas le temps de niaiser, 620km nous attendent aujourd’hui, dont 400 sur piste…. Nous aimerions arriver avant la nuit à Blanc Sablon afin d’avoir ENFIN le temps de souffler et de nous poser un peu. Ces deux premiers jours sont intenses à cause de la route, d’autant plus qu’il est encore censé pleuvoir toute la journée. Mais tant mieux s’il pleut pendant nos journées voiture !
Après un petit déjeuner au Tim Horton’s (qui est d’ailleurs très très fréquenté), nous faisons le plein d’essence, car c’est la dernière station avant 390km et pas question qu’il nous arrive une panne sur la gravel road.

De jour, nous nous faisons une meilleure idée de la ville de Happy Valley. Beaucoup d’Inuits travaillent ici. Il n’y a que des pickup, et la ville ressemble autant que Labrador City à une ville du nord, conçue pour survivre aux hivers. Pas d’attraits en particulier, mais c’est très dépaysant de se trouver sur ce point du globe, d’imaginer leurs hivers ici, et se dire que, finalement, le Groenland n’est pas « si loin » !
Nous prenons la route. Les premiers 80 kilomètres sur la route 510 se font sur une route asphaltée, nous redoutons l’état de la piste que nous allons bientôt découvrir… il pleut toujours des cordes ! La première portion de piste est assez belle, la route est large et tassée.
Au final, la route de gravier n’est pas si pire. Elle se fait bien à 70km/h de moyenne. Plus difficile sur certaines portions, nous trouvons pas mal de nid de poule, il faut donc ralentir un peu. Mais dans l’ensemble, elle est large et bien praticable.
Surprise au bout de 300km sur la route de gravier…. de l’asphalte !!! Alors que nous nous attendions à faire un peu moins de 400km sur la piste, il semblerait que les travaux engendrés par le gouvernement du Canada nous permettent de gagner du temps : en effet, ils sont en train de réhabiliter la piste pour la goudronner sur toute sa longueur ! Effectivement, la route est refaite littéralement sous nos yeux ! Après une 40aine de kilomètres sur goudron, notre moitié droite de la route redevient piste, tandis que des travailleurs sont en train de goudronner la partie gauche. La piste est tout de même bien tassée et très praticable. Juste avant l’arrivée à Port Hope, la route 510 sud est de nouveau très bonne et goudronnée.
Mais que serait la vie sans certains couics ?! Il fallait bien qu’une merdouille nous arrive, c’était trop simple de faire 2000km sans encombres ! Juste avant de retrouver la route goudronnée (à peine 5 min c’est pour dire…) un pickup que nous croisons sur la piste nous envoie un caillou dans le pare brise…. et hop, un impact ! J’hésite à appeler Olivier de Carglass car l’impact n’est pas plus gros qu’une pièce de monnaie… mais cet homme là n’existe pas en plein milieu du Labrador !!! Nous ferons donc avec…. si c’est le seul hic du trajet, ça nous ira très bien.
Surprise quelques kilomètres plus loin, un petit ours noir traverse la route juste devant nous. Le temps de faire demi tour pour pouvoir le prendre en photo, il est déjà quelques mètres après sur le bas côté.

Sur cette partie sud du Labrador, les paysages nous font penser a la région des lacs du Connemarra, en Irlande, que nous avons visité lors d’un précédent voyage. D’autant plus qu’un fin brouillard s’abat sur nous.
Bilan des deux jours de route jusqu’à Blanc Sablon : la route qui nous inquiétait le plus, la piste de 390km sur la 510 entre Happy Valley et Blanc Sablon est finalement celle qui a été le mieux ! Droite, bien tassée, et surtout plus courte que prévu, nous n’avons pas perdu de temps sur notre itinéraire. La route du premier jour, entre Baie Comeau et Labrador City, qui nous a donné deux portions de piste, était finalement bien pire avec tous ces zig Zag en montées et descentes ! Tout de même, entre Red Bay et Blanc Sablon nous retrouvons quelques portions de piste.
Au final, nous mettrons environ 8h pour descendre la 510 de Happy Valley Goose Bay jusqu’à Blanc Sablon et aurons traversé 3 fuseaux horaires. En effet, en arrivant au Labrador nous avons ajouter une heure à nos téléphone et, dans le sud du Labrador ainsi qu’à Terre Neuve, encore une demi heure en plus. En fait, lorsqu’il était 15h à Montréal, il était 16h30 dans le sud du Labrador. Arrivés à Blanc Sablon, nous sommes censés reprendre l’heure du Québec. Seulement nous réalisons rapidement qu’ici, ils vivent à l’heure de Terre Neuve ! Les horaires du traversier (heures de départ de Blanc sablon) sont à prendre en compte avec l’heure de Terre Neuve ! Une incroyable embrouille pour le cerveau.