Terra Nova National Park

Après un rapide petit-déjeuner dans le van et quelques courses à l’épicerie de Twillingate, nous prenons la route direction Terra Nova National Park, un parc Canada où nous passerons deux jours. Nous optons pour la route de la côte pour nous y rendre, la 330. Après être passé par Lumsden pour faire le plein d’essence, nous trouvons enfin un magnifique village pour notre pause déjeuner. Il s’agit de Newton, qui est en bord de mer. Dommage que le temps soit si gris !

Vers 15h30, nous arrivons à Terra Nova National Park. Encore une fois, la pluie nous empêche de nous faire une représentation complète des lieux. Belle surprise néanmoins au centre d’accueil : il y a des douches, et elles sont gratuites !

La jeune fille à l’accueil nous informe sur les principales randonnées à faire pour nos deux jours ici. Le parc est bien plus petit que celui du Gros Morne, il y a moins de randonnée et elles sont plus petites. Comme la soirée est prévue sous la pluie, nous nous y attellerons dès le lendemain.

Nous entrons dans un camping du parc (Malady Head, pas très prometteur comme nom)  faire le plein d’eau pour nos multiples réservoirs et décidons d’y prendre une douche car les sanitaires sont très propres. Aucun contrôle à l’entrée, tant mieux ! De plus, il y a des tables de pique nique qui sont abritées, nous mangerons ici ce soir, avant de sortir du parc pour se trouver un endroit où dormir dans le village le plus proche. Nous posons finalement le van juste après le panneau de sortie du parc, à Traytown.

Lorsque le réveil sonne le lendemain, nous avons la mauvaise surprise d’entendre la pluie. Oh non, pas encore ?! Il n’est que 7h, après un rapide coup d’œil à la météo indiquant un lever des nuages pour 10h, nous en profitons pour dormir plus longtemps. À 9h30, fin prêt à en découdre avec cette journée, il pleut toujours. Une pluie fine accompagnée de brouillard, pas la meilleure donc… Nous ne voulons pas rester une journée de plus inactifs, comme ce qu’il s’est passé hier. Nous décidons donc d’enfiler nos indémodables K-way et nos pantalons de pluie et partons pour 3 randonnées : les deux premières sont très courtes et offrent des points du vue sur la partie nord du parc. Hélas, la bruine nous empêche de les apprécier !

La troisième randonnée, le sentier côtier, faites sur l’heure du déjeuner, est déjà plus agréable. Au final, nous aurons fait 15km de marche avant 15h. Nous prenons notre repas sur des tables de pique nique abritées, près du centre de service. À 16h, le soleil pointe enfin le bout de son nez, comme c’est agréable ! Nous décidons de partir courir. Avant cela, nous mettons en route une machine à laver, qui coûte 2$, au centre de services. À mon retour du running, je place le linge dans la sécheuse (2$ également) pendant que je prends ma douche (gratuite !) au même endroit.

Avec des tables de pique nique disposées au bord du lac, nous profitons de la soirée en restant stationnés au centre d’accueil. Le temps est doux et la pluie semble loin derrière nous, les étoiles brillent, ce qui promet une belle journée demain !

Après notre dîner, nous sortons du parc pour nous chercher un endroit pour la nuit. Nous décidons d’aller à Charlottetown (quel joli nom de ville !…), au sud, car c’est la ville la plus proche pour nos randonnées du lendemain. Juste après le panneau de sortie du parc, nous trouvons un endroit en bord de route où nous stationner pour la nuit.

Le lendemain matin, nous partons pour la randonnée nommée « Ochre Hill« . On nous avait dit que cette marche valait la peine. Plus haut sommet accessible de Terra Nova National Park, Ochre Hill offre une vue imprenable sur le parc.

Ce tour de 5km au total nous déçoit quelque peu. C’est très beau, mais loin d’être aussi fou que ce qu’on a pu voir auparavant, au Gros Morne par exemple… mais… on ne compare pas l’incomparable ! Finalement nous repartons un peu déçus de Terra Nova. Il y a peu de randonnées, et celles proposées sont souvent toutes petites (oui, ne dites rien, je sais… A force de voir d’incroyables paysages au Canada, on s’habitue et on devient super exigeants !).

Twillingate

À 7h nous sommes réveillés par la pluie. Nous prenons donc notre temps, sachant que cette journée sera plutôt « cool », sans randonnée, juste avec de la route et des visites de petits villages. 

Vers midi nous arrivons à Twillingate, qui est la « capitale » des icebergs (la où il serait le plus propice d’en voir entre les mois de mars et juin). La petite ville est très mignonne mais le temps couvert et le vent qui souffle très fort nous empêche d’en apprécier vraiment son charme. Nous faisons une marche d’environ 2h tout de même dans la ville et ses alentours.

Nous nous rendons à Crow Head, tout au bout de la pointe après Twillingate, d’où partent plusieurs sentiers qui longent le littoral  :

C’est en nous promenant dans ce coin, en fin d’après midi, que nous découvrons un joli terrain, surplombant la mer, aménagé pour recevoir 4 campings-car, avec des tables sur chaque emplacement. 3 véhicules sont déjà stationnés, le dernier est donc pour nous ! Il n’y a aucune indication, pas de panneau, cela semble pleinement gratuit et pas interdit.  Parfait, la vue d’ici est superbe !

Pendant notre repas, nous avons même la (pas très) agréable visite de renards…

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Bref, on est heureux !

Jour 7. Les Chutes Baker

A notre réveil, le temps n’est pas au beau fixe. Jusqu’à maintenant, nous n’avons eu que du soleil et de la chaleur, et pouvons nous avérer très chanceux !

Nous décidons de prendre un peu notre temps et traîner plus longtemps au lit, dans le van. À 9h tout de même, nous entamons la randonnée des Chutes Baker, qui est une randonnée décrite comme facile, et qui fait 10km. Comme le temps est très couvert et que les nuages peinent à se lever, nous ne trouvons pas vraiment de charme à cette marche, qui est également très plate et peut vite devenir ennuyeuse. Néanmoins, il nous fallait aussi cela pour nous reposer un peu, ce n’est donc pas plus mal.L’arrivée, après 5km, aux chutes, est tout de même sympa :

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Après ces 2h de marche, même si nous sommes pas mal fatigués par les journées précédentes, nous prolongeons un peu en montant Berry Hill (1,5km), qui se trouve juste à côté et donne une jolie vue. En plus, les nuages se sont dissipés et le soleil a percé ! Il fait d’un coup très chaud.

Nous décidons tout de même que ce seront nos seuls efforts physiques du jour ! Nous partons ensuite à Rocky Harbour faire quelques courses et manger. L’après midi, nous allons nous baigner et profitons du soleil sur la plage de Rocky Harbour Pond.

En fin d’après midi, nous passons à la piscine pour prendre une bonne douche, avant de prendre la route. Comme nous devons traverser toute l’île de Terre Neuve le lendemain pour nous rendre tout à l’est à Twillingate, nous décidons de faire un peu de route le soir pour nous avancer. Après un peu plus d’une heure de trajet, nous nous arrêtons à Howley, qui nous émerveille par ses nombreuses petites îles. Nous dormons près d’un lac.

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Jour 6. Western Brook Pond

Le grand jour tant attendu est arrivée : la randonnée qui nous mènera jusqu’à la vue qui nous a tant fait rêver en photos : Western Brook Pond, avec vue sur le « faux fjord ».

Le départ avec notre guide est prévu à 8h30. Nous devons nous retrouver vers 8h15 sur le stationnement qui mène à la randonnée. Ben, le guide, arrive avec le reste du groupe à l’heure prévue. Nous sommes environ 8 personnes, qui ont l’air en bonne forme physique. Ouf ! Nous sommes rassurés, nous allons avancer vite et ne pas perdre de temps. Marcher à un rythme qui n’est pas le sien est souvent un calvaire. Avec Ben et les autres, nous prenons le chemin de 3km qui mène jusqu’à l’embarcadère pour prendre le bateau et se rendre au bout du lac pour commencer la randonnée. Bon rythme de départ, le groupe de marcheur est prometteur. Lorsque nous arrivons à l’embarcadère, fief de la compagnie bontours.ca, qui propose les excursions sur le lac, mauvaise surprise : on nous apprend que notre carte de crédit a été refusée.

Et la, je me souviens que le plafond de ma carte de crédit canadienne est à 600$… avec nos quelques achats fait auparavant, les 550$ prélevés par la compagnie ont donc été refusés ! Seule solution : payer sur place. Évidemment, lorsqu’on part pour une randonnée, on ne prend pas son portefeuille sur soi… tous nos papiers se trouvent dans la voiture, sur le parking à 3km de là ! Les employés sont embêtés, mais ils ne nous laisseront pas faire la randonnée sans avoir payé avant. Le guide me propose d’aller chercher de quoi payer, et de partir ensuite avec le prochain groupe, et donc avec un autre guide, environ 1h plus tard. Notre groupe initial, avec lui, ne peut pas nous attendre, le bateau qui les emmène au bout de l’étang est déjà là. Nous n’avons donc pas le choix. Fort heureusement le guide est très gentil et propose à Thibault de lui prêter son vélo, pour qu’il aille plus vite jusqu’au parking et se fatigue moins.

Une vingtaine de minutes plus tard, Thibault est de retour avec l’argent, en nage car il est allé très vite pour nous donner une chance de partir avec notre groupe initial. Malheureusement le groupe est déjà parti. Nous irons donc avec Brad, le deuxième guide, dans le groupe qui partira à 10h30. Nous sommes un peu déçus car notre premier groupe semblait d’un bon niveau, la marche allait être d’un bon rythme et surtout cela nous promettait de ne pas rentrer trop tard, mais aussi d’être les premiers de la journée en haut.

Notre nouveau groupe est essentiellement composé des femmes : elles sont 6 au total, avec deux hommes, Thibault et John, un américain qui accompagne sa copine. Nous embarquons tous dans le zodiac, que notre guide va conduire jusque de l’autre côté du lac, au départ de la randonnée. Avant de partir, il nous donne toutes les recommandations nécessaires. Petite précision, nous sommes les seuls français et personne ne parle français, j’essaye donc de tout comprendre afin de traduire à Thibault. Néanmoins l’accent à Terre-Neuve est assez difficile, ils parlent comme avec une patate chaude dans la bouche, il y a donc certains mots et certaines expressions que j’ai du mal à saisir mais, disons que je capte le plus important !

Le guide nous informe que la randonnée est difficile, que nous marcherons dans l’eau, dans la boue, et aurons à grimper des roches en utilisant nos mains. Pour lui le plus important est de garder une attitude positive et toujours le sourire. Ça promet… Thibault et moi ne sommes pas vraiment inquiets quant à la difficulté de la randonnée mais avons hâte de savoir ce qu’ils décrivent comme étant « très difficile ». Nous pensons qu’ils font surtout cela pour décourager les personnes peu sportives qui aimeraient monter là-haut et retarderaient donc tout le groupe. Le guide nous informe aussi que nous pouvons croiser un ours noir sur notre route, ainsi que des orignaux. Ils nous donnent les bons comportements à adopter, à savoir : ne pas les entourer, ne pas les coincer, ne pas courir, ne pas parler fort ou le regarder dans les yeux.

Ceci étant dit, le zodiac nous conduit ensuite au départ de la randonnée. La partie sur le bateau est déjà incroyablement belle puisque nous passons entre les falaises (par contre, il y a beaucoup de vent…).

Vers 11h, nous commençons enfin cette randonnée ! Les 4 premiers kilomètres se font dans de grandes herbes, avec un sol boueux. Rien de compliqué, la seule difficulté est de marcher avec les nuages de mouches noires qui nous attaquent de tous les côtés. Titi, qui y est pourtant réticent, sort même l’insecticide (c’est pour dire, y en vraiment beaucoup !).

Nous passons dans un endroit nommé « Moose middle », une espèce de cuve entourée de sapin, dans laquelle se trouve un petit étang. C’est l’endroit, comme son nom l’indique, où l’on est le plus enclin à voir des orignaux. Rien sur notre passage malheureusement. Le groupe, en même temps, est très bruyant. Cet endroit est tout de même assez impressionnant de par le caractère sauvage de la nature et le calme qui y règne. Il m’évoque le film Jurassic Park, je m’attends à tout moment à voir sortir des diplodocus de nulle part !

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Après avoir traversé les grandes herbes, la randonnée passe par des chemins très cahoteux, nous passons un bon moment à traverser de petites roches où les pieds ont tendance à glisser mais cela n’est pas très difficile. À 4km arrive enfin le moment tant attendu : la pente raide jusqu’au sommet. Les guides s’étaient fait un plaisir de nous décrire cela comme le moment le plus intense de la randonnée, celui qui allait nous demander le plus d’effort. En fait, c’est plutôt amusant : de grosses pierres nous aident à grimper, ce qui fait passer la pente de manière moins raide. Dans cette partie de la randonnée, l’activité ressemble plus à de l’escalade qu’à une marche ! Ce qui peut rendre l’ascension difficile est le chemin boueux, parfois glissant par endroit. Il faut donc bien s’assurer avant de grimper (même chose dans la redescente).

Après un peu plus de 3h de marche, nous arrivons à la vue tant attendue, à couper le souffle !

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Nous mangeons la haut et passons environ 1h30 à prendre des photos et nous baigner dans une petite vasque d’eau glacée qui se trouve juste derrière. Il fait très chaud, c’est vraiment agréable.

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À 15h30, nous prenons le chemin dans le sens inverse pour redescendre. Nous n’arriverons qu’à 18h30 au bateau, ralenti par les marcheurs inexpérimentés du groupe. Avec le groupe, cela nous a pris beaucoup plus de temps. Au final, l’expérience est magique car nous accédons à la plus belle vue, mais peut être pénible à supporter pour ceux qui ont l’habitude de marcher seuls et à leur rythme. Nous ne regrettons pas d’avoir dépensé autant d’argent car, le voyage à Terre-Neuve était aussi pour pouvoir accéder à ce panorama exceptionnel qui nous faisait rêver, et nous ne sommes pas déçus !Le petit plus : sur le retour, dans l’endroit appelé « Moose Middle » nous croisons un énorme orignal en train de manger… Je vous laisse admirer la bête :

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Après cette journée intense en rebondissement, nous retournons nous laver dans le ruisseau trouvé la veille, et manger sur les tables qui en sont proches. Une nouvelle fois, nous dormons à Sally’s Cove.

Jour 5. Randonnée des Tablelands

Nous partons vers 9h démarrer la randonnée des Tablelands, ces montagnes oranges, composées de roche toxique qui explique leur couleur et font qu’aucune végétation ne peut y pousser. La randonnée des Tablelands prévue par le parc est en fait un aller retour de 4km, très plat, qui donne une vue sur ces montagnes. C’est trop peu pour nous !

Nous nous sommes dotés au centre de services d’un plan de randonnée « hors piste » (vendu 3$) qui permet d’aller explorer les Tablelands jusqu’à leur sommet. Le plan indique à quel moment il faut entamer l’ascension et par quel endroit l’on peut redescendre. La jeune fille du centre de service nous avait indiqué qu’il était important de bien le respecter car les autres portions pouvaient être très pentues et ainsi nous bloquer dans la redescente. C’est donc carte en main que nous sortons rapidement du sentier officiel pour commencer à grimper les Tablelands. La marche est difficile et se transforme parfois en escalade car il n’y a que des pierres, notre pied n’est jamais posé sur le plat (aïe les ampoules).

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La montée est difficile car très raide, mais le plus long reste la marche au sommet : certes c’est sur du plat, mais c’est très long de se rendre au deuxième ruisseau, l’endroit d’où nous pourrons redescendre ! Néanmoins le paysage est incroyable, on dirait que l’on marche sur Mars. En plus, les montagnes en face sont pour le coup très vertes, ce qui crée une très belle impression.

Nous mettrons 5h pour faire les 12km de randonnée. Je ressors vannée avec un gros mal de pied !

Nous décidons alors de passer le reste de l’après midi tranquillement. Nous prenons notre déjeuner sur un point de vue, une nouvelle fois face à la baie, c’est magnifique ! D’autant plus qu’il fait très beau et très chaud.

Nous retournons ensuite dans la partie nord du parc, au dessus de Rocky Harbour, car notre randonnée guidée vers Western Brook Pond du lendemain se trouve là-bas. Sur notre chemin, nous trouvons de l’eau potable pour remplir toutes nos bouteilles et bonbonnes dans la voiture, et en profitons pour la laver, car elle était pleine de sable depuis les pistes du Labrador. Ça fait du bien !!! En fin d’après midi, nous nous arrêtons au Phare de Lobster Cove Head. C’est très mignon, et de très courts sentiers donnent de jolis points du vue sur la mer. Par la suite, nous trouvons un endroit pour nous laver : le ruisseau Baker. Nous sommes tranquille et l’eau est pure (mais très froide !!!). Proche du ruisseau, il est des tables de pique nique abritées, où nous prenons notre dîner. Nous passons ensuite la nuit hors du parc, à Sally’s Cove où nous n’avons pas de difficultés pour nous garer (l’endroit est quasiment désert !).