Le volcan du Piton de la Fournaise en éruption

Je ne sais pas si nous avons une bonne étoile, mais jusque-là nous pouvons nous estimer particulièrement chanceux pour tous les paysages que nous avons pu admirer dans notre courte existence. Contempler une coulée de lave lors d’une éruption volcanique était une chose que nous n’espérions même pas. Même en passant 4 mois sur l’île de la Réunion, nous n’avions pas imaginé une seule seconde que le volcan pourrait entrer en éruption à ce moment-là (surtout après l’avoir été déjà 4 fois cette année !). Et bien… MERCI aux heureux hasards de la vie, nous pouvons maintenant rayer la mention « voir un volcan en éruption » sur notre liste de choses à voir avant de mourir.

Quand l’expression « avoir chaud aux fesses » prend tout son sens…

Ce vendredi 25 octobre 2019 à 14h40, le Piton de la Fournaise, volcan de l’île de la Réunion culminant à 2632m d’altitude est entré pour le 5ème fois de l’année en éruption. Il s’agit de l’un des volcans les plus actifs et les plus surveillés de la planète. Il constitue 40% de l’ile de la Réunion dans sa partie Sud-Est. Lorsque j’ai appris cette soudaine éruption en rentrant du travail, j’avoue avoir tout de suite tanné Thibault pour que nous nous y rendions. Imaginer pouvoir admirer un tel spectacle me mettait dans un tel état d’excitation que je ne voulais pas attendre plus longtemps pour ça ! Sa journée ayant été longue et laborieuse, il a négocié pour repousser cette sortie au volcan au lendemain. Sur les conseils d’une amie vivant à La Réunion depuis plusieurs années, il faudrait nous rendre au volcan au lever ou au coucher du soleil, de manière à pouvoir l’admirer de jour ET de nuit. Nous avons opté pour nous y rendre le samedi en fin de journée. Le Volcan étant à environ 1h30 de route de Saint-Denis, en longeant la route littoral Est (la RN2) nous sommes arrivés sur les lieux vers 17h15, soit un peu plus d’une journée après le début de l’éruption. A en voir à quelle distance nous avons dû nous garer du volcan, nous n’étions visiblement pas les seuls à vouloir en prendre plein les yeux…

Des barrages et des policiers se situaient juste en amont du Grand Brûlé. Nous avons donc du nous garer et finir la route à pieds (les autorités laissant à ce moment-là les piétons accéder au volcan) jusqu’au bas des Grandes Pentes. Nous avons marché 2km sur la route.
Lorsque nous sommes arrivés en bas des Grandes Pentes, là ou commence la randonnée vers le cratère Dolomieu, nous avons saisi l’ampleur de la situation. Des centaines de badauds se trouvaient là, sur le bas des pentes du volcan, à regarder la nouvelle coulée de lave descendre petit à petit. Le spectacle était déjà très impressionnant, nous n’avions jamais vu du magma de si près ! L’odeur et la chaleur sont exactement ce qu’on peut imaginer en se trouvant proche de la lave…

En regardant un peu plus haut, notre attention a d’emblée été attirée par le coeur de cette nouvelle éruption : le cratère, là, tout là haut, d’où nous pouvions voir jaillir la lave et descendre la nouvelle coulée de lave. Magnifique. Comme hypnotisés, nous ne pouvions nous arrêtés là, il fallait que nous montions voir ça de plus près !
Nous avons donc emprunté les anciennes coulées de lave (aïe, ça fait mal aux pieds) pour montrer jusqu’au coeur de l’action. La montée n’a même pas été difficile, tant nous pensions tout le long au spectacle que nous trouverions à l’arrivée. Par contre, nous étions complètement trempés de chaud !

La nouvelle coulée de lave est reconnaissable par sa couleur plus foncée, pratique pour ne pas se tromper de chemin et ne pas se brûler !

Au plus le jour baissait, au plus nous étions impressionnés par cette lave en fusion, là-haut, juste devant nous ! Nous avons monté environ 2,5km sur les anciennes coulées de lave pour enfin arriver juste en dessous de la nouvelle coulée.

Pas peu fiers en arrivant devant notre première coulée de lave…

Je ne saurais vous décrire cette sensation que d’être face à un spectacle unique, que peu de gens peuvent avoir la chance d’observer une fois dans leur vie. Cette sensation de rareté, mélangée à l’excitation, à la stupeur, à l’émerveillement. Face à la coulée de lave, nous nous sommes assis quelques instants, avec les courageux qui étaient montés peu avant nous, tous dans le silence, à en prendre plein les yeux et admirer quelque chose qui nous dépasse : le spectacle de la nature.

Revenant à la réalité après la contemplation (dans la chaleur !) de cette scène incroyable, nous avons enfilé nos lampes frontales et amorcé la descente du volcan. Le départ était plus pointu puisque nous étions sur la crête d’un ancien cratère, sans véritable chemin tracé. Dans la nuit et les petits cailloux, nous sommes donc descendus trèèès lentement. Nous n’avions bien sûr pas oublié de nous retourner de temps en temps pour admirer encore ce spectacle grandiose !



Boucle du Grand Bénare au Petit Bénare

Le Grand Bénare est l’un des sommets montagneux parmi les plus incontournables de l’île de La Réunion. Il s’agit du troisième plus haut de l’île, culminant à 2898m d’altitude. Autant vous dire que nous avions terriblement hâte de le découvrir !

En nous renseignant un peu mieux sur les possibilités qu’offrait cette randonnée, nous avons constaté que le Petit Bénare, un autre sommet de l’île, se trouvait à seulement 3,5 kilomètres du sommet du Grand Bénare. Voulant optimiser un maximum notre temps sur l’île pour découvrir le plus possible de paysages, nous avons choisi de coupler les deux. Pour faire une boucle, notre site préféré Randopitons ne proposait rien. Nous l’avons donc créée nous-mêmes (enfin par « nous » je veux dire Thibault, le préparateur en chef des randos). C’est donc Thibault qui m’a annoncé que « sa » boucle ferait 23km… Sympa. Conscients que nous ne pouvions décemment pas marcher 23km et profiter d’une belle vue dégagée en haut des deux sommets, nous avons choisi de camper, la veille, proche du départ de randonnée, afin de pouvoir commencer très tôt l’ascension. A La Réunion, et surtout en été, les nuages viennent coller à la montagne dès le milieu de la matinée, ce qui peut parfois grandement empêcher tout point de vue ! Il vaut donc mieux se lever tôt pour arriver au sommet avant les nuages. Nous ne voulions prendre aucun risque pour ce sommet très connu, qui promettait l’une des plus belles vues de l’île.

Notre fameuse boucle commence au Gîte des Tamarins, qui se situe au-dessus de la ville de Trois-Bassins. Il faut emprunter une longue route pentue et sinueuse pour s’y rendre (la voiture a d’ailleurs bien chauffé….). Pour vous donner un aperçu des routes dès que l’on commence à prendre de l’altitude sur l’île, je vous ai fait une capture d’écran de mon GPS (les traits représentent tous des routes, il n’y a qu’à voir le nombre de lacets pour imaginer la montée !) :

Sinueux n’est-ce pas ?

Juste avant le Gîte des Tamarins, on retrouve plein de petits kiosques, ces endroits où les familles réunionnaises se réunissent le week-end pour pique-niquer. Aussi, nous n’avons eu aucun mal à trouver un endroit plat, avec une table, où planter la tente. Personne à l’horizon, nous avons pu prendre notre apéro du vendredi soir en étant super tranquilles. Petit hic… En altitude, il fait quand même froid à La Réunion… Nous avons finalement passé la nuit à nous geler les fesses sous la tente, malgré nos bons sacs de couchage. C’est donc sans aucun mal et même avec plaisir que nous nous sommes levés à 5h30 le samedi matin, prêt à en découdre avec cette randonnée. Il ne faisait vraiment pas chaud, la voiture indiquant alors 1 degré…

La randonnée commence tout proche du parking se situant en face du Gite des Tamarins. La montée commence tout doucement, pas forte mais régulière, entre les acacias.

Au fur et à mesure que nous montons, les premiers rayons de soleil font leur apparition. En regardant derrière nous, on fait face à un beau panorama sur le lagon et l’océan.

Peu à peu les quelques arbres présents sur le début de la randonnée laisse place à un paysage « lunaire », avec un chemin en pente constante composé uniquement de petits cailloux, peu agréable aux pieds…



Au milieu de notre ascension vers le Grand Bénare, nous passons à La Glacière, qui est au croisement de plusieurs randonnées. Il s’agit d’un endroit classé aujourd’hui attrait touristique de la Réunion où plusieurs puits, grottes et cavernes se côtoient. Par le passé, cet endroit a en fait été le calvaire des esclaves, qui venaient ici fabriquer et piler de la glace qui était stockée dans les puits.

L’un des puits de la Glacière, où des blocs de glace étaient conservés au 19ième siècle
La Glacière

A partir de la Glacière, nous avons emprunté le chemin qui monte sur la gauche et rejoint le Grand Bénare. La pente est toujours la même, un peu plus abrupte par moment, et les cailloux sur le chemin sont présents plus que jamais. Après 5km de montée, nous arrivons sur le bord de la falaise, et, enfin, les premiers panoramas sur le cirque de Mafate se font découvrir. Nous ne regrettons pas de nous être levés tôt, la vue est à couper le souffle !

Vue dégagée sur le cirque de Mafate

A gauche, on peut voir le Maïdo, cet autre sommet que nous avons descendu il y a quelques semaines pour nous rendre au coeur du cirque de Mafate. Nous pouvons également apprécier la vue sur les îlets, ces petits hameaux habités au coeur du cirque.

Il ne m’en faut pas plus pour m’asseoir et contempler !

Ce décor impressionnant nous évoque un peu Le Grand Canyon, et les paysages chaotiques de Canyonlands National Park aux États-Unis.

Nous longeons cette falaise sur environ 2km pour remonter jusqu’au sommet du Grand Bénare.

Au fur et à mesure de notre avancée, le paysage nous offre une vue magnifique sur le Piton des Neiges, le plus haut sommet de l’île. D’ici, certains disent que ce serait le plus bel endroit pour l’observer. En plus, nous sommes chanceux, pas un nuage à l’horizon !

Le Piton des Neiges pointe le bout de son nez derrière nous

Encore quelques efforts et nous voici au sommet du Grand Bénare, nous offrant des panoramas sur le cirque de Mafate, et le cirque de Cilaos, séparés par le Piton des Neiges, plus haut sommet de l’île.

Les remparts du cirque de Mafate, avec le sommet du Maïdo
Le Piton des Neiges
Cilaos, sur la droite
Thibault observe aux jumelles ce sommet que nous grimperons prochainement…

Après une courte pause, nous voilà repartis pour rejoindre le Petit Bénare. Fini la montée ! La piste est plate voire descendante jusqu’à là-bas. Nous avons 3,5km à parcourir. Sur cette portion, nous longeons toujours la falaise, qui nous offre cette fois-ci une belle vue sur Cilaos et son cirque.

Nous rejoignons sans difficultés le Petit Bénare, près duquel nous mangeons en contemplant Cilaos, à nos pieds.

Pour effectuer la boucle et retourner au parking au Gîte des Tamarins, Google Maps nous annonce 10km restants. Il ne s’agit quasiment que de descente. En tant normal, qui ne serait pas heureux d’avoir fait le plus gros de l’effort et de n’avoir plus que de la descente pour terminer la boucle ? C’est l’exact inverse qui s’est produit pour nous, nous n’avons jamais autant détesté une descente !!! Les 10km se déroule de nouveau sur un chemin composé exclusivement de petits cailloux sur lesquels le pied n’est jamais à plat. Les pieds chauffe rapidement, et le soleil de plomb sous lequel nous sommes redescendus ne nous a pas aidé à apprécier la balade !

Le chemin sur lequel nous avons marché pendant quasiment toute la durée de la randonnée…

La boucle que nous avons effectué a rejoint la Glacière, par laquelle nous étions passés à l’aller. Nous avons par la suite repris le même chemin que pour l’aller, sur 3km, pour rejoindre le parking. Au total, nous avons effectué 22,6km, pour une durée de 8h00 et 1300m de dénivelé. Notre rythme a grandement été ralenti, surtout en descente, par l’état du chemin, qui ne nous donne pas envie d’y retourner. Fort heureusement, nous sommes plus que ravis des panoramas que nous a offert cette randonnée, certainement les plus beaux que nous ayons vus jusqu’à maintenant à La Réunion !

Boucle du Bélier au col de Fourche (Salazie)

Une grande première pour nous dans le cirque de Salazie, sur le côté Est de l’ile de la Réunion. On nous annonçait de superbes panoramas sur cette randonnée, et nous n’avons pas été déçus ! Le descriptif de la randonnée se trouve ICI.
La randonnée commence par une bonne heure et demi de route depuis Saint-Denis, pour rejoindre le Bélier, ce petit hameau situé un peu plus haut que la ville de Salazie. La route est étroite et sinueuse, mais qu’est-ce qu’elle est magnifique ! Nous avons été ébahis de passer devant la Cascade Blanche, que nous avons observée depuis la route en se promettant de retourner la voir de plus près :

la Cascade Blanche, sur la route de Salazie

Nous n’avons pas eu trop de mal, arrivés au Bélier, à trouver le départ de randonnée qui est bien indiqué. La marche commence facilement par quelques petites montées et descentes.

La rivière des Fleurs Jaune

Passé cette première partie sans grande difficulté, il faut au croisement prendre à droite, pour rejoindre le col de Fourche. Cette partie de la randonnée s’effectue alors, pendant plus de deux heures trente, sur environ 6 kilomètres, exclusivement en montée. C’est long et assez physique, avec des marches et des lacets très serrés, mais les divers panoramas au fil du trajet font oublier la difficulté.

Après plusieurs kilomètres de montée, on finit par apercevoir deux belles cascades, qui descendent du Captage de la Ravine des Merles. Un beau spectacle s’offre à nos yeux et nous permet de nous reposer quelques minutes. Le plateau depuis lequel nous observons les cascades est plat et magnifique, nous le repérons comme futur spot de camping !

Après cette portion nous traversons une passerelle en bois au-dessus de la Ravine Pont de Chien et découvrons quelques belles vasques d’eau pure, dans lesquelles nous rêvons de nous baigner. Dommage, nous sommes pressés par le temps si nous voulons finir cette randonnée sous le soleil, mais nous reviendrons camper ici, c’est certain !

Le piton Marmite se laisse par la suite deviner à travers les nuages.

Mais nous ne sommes pas au bout de nos peines ! Encore quelques montées de marches et lacets successifs, nous arrivons à la Plaine des Merles et nous retrouvons sur un chemin relativement plat, dans un forêt de bois de couleurs aux troncs mousseux, qui nous rappelle les, très chères à notre coeur, forêts canadiennes. Une petite montée encore lors d’un dernier effort et nous pouvons admirer le spectacle d’en haut, avec vue sur le Piton Marmite et, en face, les panoramas sur le Cirque de Mafate.

La partie difficile est terminée ! Une descente d’environ 5 kilomètres nous attend, pour retourner au Bélier. Ne reste plus qu’à prier pour que les genoux ne lâchent pas, et profiter des paysages qui s’offrent à nous.

Le village du Bélier en contrebas

Nous retrouvons notre voiture et repartons en direction de Saint-Denis. La bonne surprise sur la route, que nous n’avions pas repéré à l’aller, c’est la superbe vue sur les Cascades du Voile de la Mariée, qui apparait juste avant Salazie sur notre droite. Un petit parking permet de se garer pour apprécier la vue. Une autre randonnée est à prévoir aux pieds de ces chutes ! Pour la petite légende, ces cascades seraient le larmes d’un père venant de perdre sa fille. Si cette histoire vous intéresse, la légende en entier est très bien racontée ICI.

Cascades du Voile de la Mariée
Cascades du voile de la Mariée

En bref : nous avons adoré cette randonnée ! Le beau temps a été au rendez-vous toute la journée, ce qui nous a permis d’apprécier les différents panoramas offerts sur ce parcours.